Au rayon des toilettes à compost, le choix ne manque pas! Et les nouveaux modèles sont de plus en plus perfectionnés et ergonomiques. En effet, ces toilettes écologiques ressemblent de plus en plus aux toilettes classiques

Il existe aussi des modèles mobiles qui peuvent aisément remplacer des toilettes chimiques dans un véhicule récréatif ou une tiny house. Et contrairement aux idées reçues, les mauvaises odeurs ne sont plus à craindre! 

Dans ce guide, on vous explique le principe de fonctionnement des toilettes à compost. On fait aussi le tour des différents types de toilettes sèches, et d’autres informations utiles et astucieuses!

Les toilettes à compost sont écologiques et ergonomiques

Comment fonctionnent les toilettes à compost ?

Les toilettes à compost sont aussi appelées « toilettes sèches » du fait qu’elles n’ont pas besoin d’eau pour fonctionner. Cette installation sanitaire est adaptée pour fonctionner sans être raccordée au réseau d’égout, ni même à une fosse septique. Les toilettes à compost sont donc de parfaites candidates pour :

  • Les maisons autonomes
  • Les chalets ou les résidences isolées
  • Les maisons mobiles comme la tiny house ou la minimaison sur roues
  • Les véhicules récréatifs ou camping-cars pour nos amis français

Elles sont aussi de plus en plus populaires dans les logements écologiques afin de réduire la consommation d’eau potable. 

L’importance de la matière carbonée dans le fonctionnement des toilettes à compost

Pour remplacer la chasse d’eau, c’est de la matière organique qui est utilisée. Celle-ci doit être riche en matières carbonées séchées. C’est le cas pour les produits du bois et ses dérivés : copeaux de bois, sciure, cendres, papier, broyat de branchages ou de feuilles mortes. 

L’apport de carbone va permettre d’enclencher le processus aérobique de décomposition de l’urine et des selles. 

Il existe un autre avantage à utiliser cette « litière » végétale à base de bois. En effet, le carbone contenu dans la cellulose neutralise les mauvaises odeurs! 

Les odeurs proviennent de la dégradation de l’azote présent dans les excréments. En se dégradant, l’azote produit notamment de l’ammoniac, que l’on retrouve aussi dans les urines, et qui sent particulièrement fort. Les odeurs sont donc naturellement éliminées par le processus chimique entre l’azote et le carbone.

Les litières des toilettes à compost possèdent également l’avantage d’offrir un environnement plus favorable au développement des micro-organismes. Constituées de matières absorbantes, elles régulent le taux d’humidité et aèrent le compost. 

Retenez que 3 conditions doivent être réunies pour que les micro-organismes puissent réaliser leur travail de décomposition :

  • Avoir un rapport d’environ 30/35 entre le taux de carbone et celui de l’azote 
  • Avoir un taux d’humidité aux alentours de 50 à 60 %
  • Avoir un niveau d’aération suffisant pour l’oxygénation des micro-organismes 

Qui sont ces micro-organismes qui décomposent la matière organique ?

La vie organique agit comme un agent de recyclage naturel en décomposant la matière.

1- Les bactéries actinomycètes décomposent les matières tenaces du compost comme les protéines, la cellulose et l’amidon.

2- Les champignons, dont la levure et les moisissures font aussi partie, décomposent les débris durs. Ils deviennent ainsi disponibles pour les bactéries. 

3- Les bactéries aérobies thermophiles décomposent la matière lorsque l’environnement est assez chaud pour permettre leur développement. Ici, la chaleur est une résultante du processus de décomposition. Ces bactéries sont donc parfaitement adaptées à la gestion des déchets organiques dans les toilettes à compost. 

En décomposant la matière, ces micro-organismes produisent de la chaleur, du dioxyde de carbone et de l’eau. Le gaz et l’eau vont s’évaporer ce qui explique que certains systèmes possèdent une évacuation d’air. Au terme du processus de décomposition, le compost aura perdu 90 % de son volume initial. 

Toutefois, ce processus est lent et il prend entre 2 et 3 ans. Dans les installations équipées d’une chambre de compostage, la vie organique permet de réduire le volume de la matière de 10 à 30 %. Le reste du processus de décomposition se réalise en dehors de l’habitation.  

Quels sont les différents types de toilettes à compost ?

Il existe 4 principaux types de toilettes à compost comportant tous des avantages et des 

inconvénients. Notez que ces 4 dispositifs permettent l’utilisation du papier hygiénique.  

Les toilettes sèches ne génèrent pas de mauvaises odeurs

Les toilettes à compost avec litière

Les toilettes à litière ou toilettes à compost sont les plus connues de toutes puisque leur utilisation est simplissime. Elles sont composées d’une assise, d’un réceptacle et d’une réserve de litière de sciure de bois. Le traitement des matières fécales et des urines se fait par compostage à l’extérieur de l’installation. 

Il est facile de fabriquer et d’installer des toilettes à litière soi-même. C’est le système de prédilection pour les toilettes extérieures. Pour le réceptacle, vous pouvez utiliser un seau ou une poubelle. Étant donné que la vidange doit être faite fréquemment, ce système est plus adapté à une fréquentation modérée.  

Les toilettes sèches à lombricompostage

Les toilettes sèches à lombricompostage automatisées ou manuelles séparent les liquides des solides. Grâce à la présence de lombrics, aucun ajout de litière n’est nécessaire et les vidanges sont espacées. Selon la fréquence d’utilisation, il faut vidanger tous les 5 à 10 ans

Les toilettes sèches à lombricompostage ne sont pas sans inconvénient. Ce système demande une installation qui prend de la place et un entretien permanent des conditions de vie des vers de compost. De plus, les urines n’étant pas traitées par les vers, elles doivent être gérées autrement, par exemple en rejoignant les eaux usées de la maison.

Les toilettes sèches à séparation et à déshydratation

Les toilettes à séparation et à déshydratation dissocient les fèces de l’urine. Pour que cela fonctionne, l’utilisateur doit être en position assise. Les déchets solides sont évacués dans un grand réservoir étanche. Le plus souvent, il est situé 2 m plus bas au sous-sol. Ils sont ensuite déshydratés à plus de 80 %. 

Grâce à ce processus, le réceptacle se remplit lentement et la vidange n’a pas besoin d’être faite souvent. Selon l’utilisation, le temps entre 2 vidanges varie et la différence se compte en mois. Une fois vidangés, les déchets sont soit compostés, soit éliminés avec les ordures ménagères, comme les couches usagées. 

Les résidus liquides sont quant à eux évacués avec les eaux usées. Il est aussi possible de valoriser un retour à la terre en s’en servant de fertilisant pour l’épandage agricole. Il s’avère que l’urée, lorsqu’elle est diluée, est appréciée des plantes, car elle est riche en phosphore et en azote. 

Les toilettes à compost autonomes 

Les toilettes autonomes possèdent un réceptacle dans lequel sont cultivés des micro-organismes afin de fabriquer du compost. Cette installation comporte généralement un tiroir à terreau ainsi qu’un système d’aération.  

Les toilettes autonomes n’ont généralement pas besoin d’être vidangées. Le compost se récupère dans le tiroir à terreau et il est dépourvu d’odeurs, à part celle de la terre. Le plus souvent, il est nécessaire d’alimenter le système avec des cultures de bactéries pour toilettes à compost. 

Psssst! Si vous voulez en savoir plus, le Certificat en Design de Bâtiment Écologique réunit les différentes techniques de conception écologique, d’autonomie énergétique et alimentaire au même endroit, avec tout un weekend dédié à la gestion de l’eau. Avec le soutien de 20 experts et de toute une communauté, vos rêves peuvent prendre forme plus rapidement que vous ne l’auriez imaginé!

Quelle est la réglementation pour les toilettes sèches ?

Au Québec, c’est le Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées qui est la référence en matière d’installation. Les toilettes à compost doivent être conformes à la norme NSF/ANSI comme c’est le cas pour les produits Sun-Mar. 

En France, l’installation de toilettes à litière dans les habitations est autorisée et est encadrée par l’article 17 de l’arrêté du 7 septembre 2009. Il est également possible de construire des toilettes à compost extérieures. Toutefois, les installations ne doivent occasionner aucune gêne pour le voisinage. 

Quelle sciure de bois utiliser pour des toilettes sèches ?

La sciure que vous mettez dans vos toilettes sèches ne doit contenir ni de colles ni de produits de traitement du bois dangereux pour l’environnement. La vie micro-organique et les vers n’y survivraient pas. De plus, le compost entreposé dans le fond du jardin finirait par contaminer le sol. Seuls les traitements à base d’huiles végétales et de résines végétales sont adaptés au compostage de vos déchets. 

La petite astuce supplémentaire : certaines essences de bois dégagent un parfum naturel très agréable. Avec de la sciure de pin, de sapin ou de cèdre, vos toilettes seront parfumées sans avoir à ajouter de l’huile essentielle!

La sciure de conifères donne un parfum agréable aux toilettes à compost.

Comment nettoyer des toilettes à compost ?

L’assainissement de vos toilettes dépend du type d’installation que vous avez. Lorsque le compostage débute à l’intérieur de votre maison, la vie micro-organique doit être préservée

Logiquement, le nettoyage se fait toujours avec des produits qui respectent le maintien de leur environnement. L’eau et le savon restent toujours de bons alliés. Et vous pourrez y ajouter un désinfectant écologique. 

Pour les installations à litière ou à déshydratation, le réceptacle peut être lavé et désinfecté avec un produit nettoyant écologique. Et puisque le vinaigre blanc possède une action antimicrobienne efficace, n’hésitez pas à en vaporiser sur les différents éléments de vos toilettes. Il faudra le laisser agir quelques minutes avant de le rincer. 

Bon à savoir : le vinaigre ménager est aussi appelé vinaigre d’alcool ou vinaigre cristal.

Pour faciliter le nettoyage, voici quelques astuces supplémentaires :

  • Vernissez toutes les installations en bois pour les rendre imperméables.
  • Dans le cas où vous fabriqueriez vous-même les toilettes, utilisez de la visserie et des charnières en acier inoxydable pour éviter la rouille.
  • Évitez les seaux et les réceptacles en acier galvanisé ou en PVC qui vont rapidement se dégrader.  
  • Choisissez un seau en inox ou en plastique alimentaire qui ne garde pas les odeurs.  
  • Si vous utilisez un seau, il est possible d’ajouter une bavette pour toilettes sèches qui évite les fuites entre la lunette et le seau. 

Les toilettes à compost sont une solution efficace pour réduire le gaspillage de l’eau potable. En moyenne au Canada, c’est 30 % de l’eau consommée par les ménages qui est utilisé dans les toilettes. 

Actuellement, les réglementations québécoises sont plus restrictives qu’en France, ce qui a un impact sur le budget pour pouvoir s’équiper. Toutefois, les avancées technologiques des toilettes à compost permettent de faciliter le changement de la réglementation petit à petit. De plus, elles sont aujourd’hui très confortables et s’adaptent à tous les modes de vie!