Pour briser le dynamisme qui anime l’équipe de Solution Era, il faut bien plus qu’une tempête comme celle qui a frappé la région de Montréal en ce 4e week-end de formation sur les maisons saines, écologiques et autonomes.

En effet, ce matin-là, la météo est plutôt terrible : il neige tant qu’on peine à lire les panneaux d’indication routière. Pourtant, c’est aussi tôt qu’à 7h00 qu’arrive au Collège Rosemont l’équipe de Solution Era. « On s’est levé à 5h00 ce matin » confie Maxime Hamelin, le coordonnateur aux formations de l’Académie. Manque de sommeil, mauvaises conditions routières (l’équipe descend à Montréal depuis Val-David en pleine tempête, c’est pas rien !), et puis quoi encore ?

Alors qu’ils préparent le local à recevoir étudiants et conférenciers, les employés se motivent aux rythmes de musiques dansantes. Rien ne semble pouvoir les empêcher de mener à bien leur mission et d’y prendre plaisir. Il n’y pas encore un chat que déjà, nous sentons leur détermination à faire de cette fin de semaine un grande réussite ! Et l’on peut dire qu’ils y sont parvenus !

Arrivent enfin les premiers étudiants. Si la musique s’éteint, l’énergie, elle, continue de s’amplifier. À mesure que le groupe grossit jusqu’à ce qu’il soit complet, il s’installe une ambiance posée et conviviale. Et bien que l’on soit un samedi matin, tout un chacun exprime une joie certaine à s’être levé et déplacé. Chose frappante au sein du groupe, en plus d’y retrouver pratiquement la parité homme/femme, il y a une grande diversité dans l’âge et dans les professions exercées: informaticiens, ingénieurs, travailleurs de la construction de toutes sortes et artistes, jeunes et moins jeunes, se côtoient ici tout naturellement. Anne Évangéline, une étudiante quinquagénaire qui est aussi auteure, apprécie cet aspect du groupe et y fonde en partie un espoir. « J’espère trouver parmi cette diversité certains qui voudront se joindre à mon projet, ou bien qui me laisseront me joindre au leur », avoue-t-elle.

Maisons saines et champs électromagnétiques !

C’est André Fauteux, le rédacteur en chef et éditeur du magazine Maison du 21e siècle qui ouvre en force. Dans une présentation de trois heures, l’expert en maison écologique et ancien journaliste passe sur tous les aspects qui font d’une habitation un milieu de vie sain ou non. Pour sensibiliser davantage un public qui ne cesse de le questionner tellement il est intéressé, M. Fauteux balance une série de faits et de statistiques démontrant à quel point nos habitations sont malsaines : augmentation du taux de personnes souffrant d’asthme, mauvais systèmes d’aération, présence de produits toxiques dans nos meubles, pollution électromagnétique, etc. Au passage, il prend bien soin d’effleurer les industries de toutes sortes et de rappeler leur part de responsabilité dans cet appauvrissement généralisé de notre qualité de vie.

Puis vient le tour, en après-midi, au technicien en hygiène électromagnétique (EM) et président fondateur de 3E, Stéphane Bélainsky, de captiver la foule. Comme M. Fauteux, il divise son temps de parole entre le déroulement de son exposé et les réponses aux questions d’un public absorbé. Pour faire prendre conscience à la foule de la situation dans laquelle elle se trouve par rapport à la pollution EM, l’expert-conférencier y va de déclarations inquiétantes : « On ne sait pas comment elle nous affecte, mais elle le fait tout de même ! Nous sommes une génération de cobayes ».

À commencer par les sources de pollutions EM en passant par la réglementation gouvernementale sensée nous en protéger, Bélainsky réussit à merveille à condenser sa matière pour en faire un survol efficient et percutant. Enfin, il consent que la technologie sans fil et les champs électriques sont désormais omniprésents et que s’en passer devient pour plusieurs, dans cette société qui est la nôtre, de plus en plus difficile. C’est pourquoi il rappelle en fin de présentation que l’atténuation de la pollution EM ne nécessite pas l’abandon total des technologies, mais dépend plutôt de choix individuels et collectifs. Par exemple, en prenant bien soin de réviser notre le lieu d’habitation, les outils que nous utilisons et comment nous nous en servons, il serait possible de diminuer notre exposition globale aux EM et d’ainsi en minimiser les impacts sur notre santé.

La fin de l’exposé de Bélainsky signe celle de cette journée de cours, du moins pour les quelques-uns qui ne souhaitent pas la prolonger. Car, pour la plupart des étudiants, la soirée donne place à d’autres activités. Au programme : discussions individuelles avec des experts en maisons écologiques ou un cours sur l’utilisation du logiciel gratuit de design d’habitation Sketch-up avec l’un des cofondateurs de Solution Era, Frédéric Wiper.

Enfin, ce n’est que vers 20h00 que les étudiants et l’équipe de Solution Era quittent le Collège. Demain sera une aussi grosse journée, il faut bien se reposer !

Des matériaux naturels…

La seconde journée de formation s’attarde aux matériaux de construction naturels. Pour en parler, trois experts, ayant chacun et chacune bâtit leur propre maison, se succèdent et exposent leurs méthodes de construction et les avantages des matériaux choisis.

Kate Alvo, spécialiste des maisons en ballots de paille et d’excavation responsable, amorce cette matinée, suivie de Ginette Dupuy, architecte et spécialiste de briques en terre crue, et finalement de Gabriel Gauthier, expert en construction écologique de chanvre. Comme la veille, les étudiants ne manquent pas d’intérêt, ni d’interrompre fréquemment les experts pour les questionner. Ce matin, néanmoins, la nature des questions diffère. La foule semble plus curieuse à propos de spécificités techniques et tentent d’aller chercher des réponses très précises sur des points tout aussi pointus. Ce n’est toutefois que pendant les pauses séparant les conférences que la majorité trouvera réponse à ses interrogations, les experts insistant pour avancer dans leur exposé, faute de temps.

L’honneur de clore cette fin de semaine de formation revient au géobiologue, initiateur de la fondation de La Géosophie, Mathieu Gallant. Il apparaît d’emblée que la géobiologie est un sujet encore très méconnu. Assez rapidement, toutefois, le jeune homme à l’enthousiasme débordant parvient à saisir le groupe. Par son humour et sa vivacité d’esprit, il l’entraîne peu à peu dans son univers. Pour retracer le chemin l’ayant mené vers cette science et introduire son sujet, il débute sa présentation par quelques anecdotes loufoques qui assument les aspects inhabituels et ésotériques de la chose. Puis, pas à pas, il en installe les bases scientifiques qui l’éloignent de l’ésotérisme et ramènent l’attention des étudiants, qui croyaient entendre des propos irrationnels.

Empreint de toute sa passion, M. Gallant acquiert le public. Entre deux diapositives, une étudiante emballée s’échappe : « Il est inspirant ! » On apprend enfin que la géobiologie, utilisée dans le cadre de l’éco-construction, sert à savoir choisir un emplacement convenable pour sa maison, car harmonieux avec la nature. Après un survol sur l’origine du réseau Hartmann, selon lequel un réseau de minéraux en fusion au centre de la Terre émettrait des ondes jusqu’à sa surface, on comprend qu’en tout lieu, à tout potentiel emplacement, il y a des énergies qui peuvent y être rattachées. Des énergies qui, selon leur nature et leur puissance, peuvent s’avérer bonnes et propices à l’établissement d’un logis ou, au contraire, totalement inappropriées. C’est au travail des géobiologues de détecter ces énergies, ces ondes, et de les travailler pour assainir les lieux qu’elles perturbent.

Des étudiants satisfaits !

De tous les témoignages recueillis par l’équipe de Solution Era auprès des étudiants et étudiantes, une constante se dégage : la satisfaction. Qu’il s’agisse de néophytes ou d’aguerris de l’éco-habitation, tous y trouvent leur compte.

De tous les bons points soulevés, la diversité et la complémentarité des conférenciers invités et de leurs contenus s’avèrent les plus récurrents. « Ce que j’apprécie le plus dans les cours, c’est la possibilité de rencontrer des gens qui ont chacun fait leur propre exploration de la construction d’une maison saine et qui y cumulent plusieurs années d’expériences pertinentes » partage pour sa part le designer Jean-Raymond Goyer.

Pour d’autres étudiants, c’est la proximité avec les conférenciers qui constitue le principal attrait. Lorsque le courtier immobilier Rémy Marcoux discute de son appréciation avec un membre de Solution Era, il mentionne le côté « très humain » des cours, les invités étant accessibles et ouverts à parler de leurs expériences. « Avoir un témoignage de ces gens qui te disent à quel point ils se sentent bien dans leur nouvel habitat, c’est inspirant ! » raconte-t-il.

Du côté d’Anne Évangéline, qui ne possède aucune expérience et compétence dans la construction de maison, elle retire concrètement de cette formation les questionnements que lui suscitent la découverte d’autres modes de vie. Même son de cloche du côté de M. Marcoux: « On vit tu pour travailler ou…? Ta maison devrait t’aider un peu plus que celle que je vois au quotidien. Ne pas être ce monstre qui te siphonne 25 ans de ta vie en hypothèque et en taxes de toutes sortes ».

Un franc succès

Des étudiants satisfaits, emballés ; des conférenciers heureux d’avoir un public si attentionné et intéressé ; une équipe orchestrant d’A à Z et d’une main de maître tout le déroulement de l’événement ; on peut dire avec assurance que cette troisième fin de semaine de formation de l’Académie ADAPT est sans contredit un franc succès.

Pour la prochaine formation, il ne reste qu’à souhaiter que la météo soit plus clémente. Quoique, comme on l’a vu ce week-end, rien n’est à l’épreuve de la motivation de l’équipe de Solution Era !