Pour souligner le Jour de la Terre, Solution ERA a invité ses abonnés Facebook à partager leurs actions écoresponsables dont ils étaient le plus fiers. Les participants couraient la chance de gagner la formation en ligne Serre d’abondance, ce qui a entraîné une belle vague de commentaires tous plus positifs les uns que les autres. Comme j’adore m’inspirer de différentes initiatives écologiques, je les ai tous lus. Parmi ceux-ci, il y avait le commentaire de Jasmin, qui annonçait avoir composté plus de 40 kg d’aliments en une année et ce, en appartement ! Il fallait que je fasse connaître cette histoire. J’ai donc contacté Jasmin pour en savoir plus…

En appartement, l’accès à un terrain est rare, on peut donc oublier le gros tas de compost traditionnel. La solution pour les petits espaces : le vermicompostage !

Peu dispendieux, facile à démarrer, sans odeurs et très efficace, c’est vraiment une solution à la portée de tous ! En plus des 2 fonctions habituelles du compost (éliminer les déchets biodégradables et produire un engrais de qualité), le vermicompostage permet de récolter le « thé » produit, qui possède de nombreuses vertus pour vos plantes. Riche en matières organiques, il protège des maladies et des parasites, favorise l’activité et l’aération du sol et accélère la croissance des plantules et des germinations. (Source : aujardin.info)

Comment bâtir une vermicompostière ?

Rien de plus simple ! Il existe différents modèles, mais j’ai bien aimé celui de Jasmin, pour ses aspects pratique, économique et facile à réaliser soi-même.

Vous aimeriez avoir le même ? Il vous faudra :

  • Deux bacs de rangement opaques du format qui vous convient,
  • Une perceuse,
  • Des vers à compost (Eisenia Feotida), car ceux-ci préfèrent rester en surface et digèrent une plus grande quantité d’aliments que les vers que vous retrouvez dans votre sol,
  • Une poignée de sable,
  • Du papier journal déchiré et humidifié,
  • Des coquilles d’oeufs broyées (pour éviter que les vers ne se blessent) ou du bicarbonate de soude, pour équilibrer le pH,
  • Une petite pelle, si vous n’avez pas envie d’y plonger vos mains !  J’ai d’ailleurs bien aimé celle de Jasmin : vive la réutilisation !

Pour revenir aux vers à compost, vous pouvez acheter ceux-ci chez Craque-bitume au coût de 40 $ (35 $ pour les membres) pour une demi-livre (idéal pour une personne seule ou un couple), ou 75 $ (70 $ pour les membres) pour une livre (idéal pour une famille). Encore mieux : si vous connaissez quelqu’un qui fait du vermicompostage, il pourrait peut-être en avoir de trop à vous vendre/donner ! En effet, chaque ver peut engendrer jusqu’à 160 vers par année ! À part manger, à l’abri dans leur petite maison, ils ont pas mal juste ça à faire   !

Craque-bitume a aussi réalisé cette petite vidéo bien pratique pour vous expliquer comment créer votre propre vermicompostière et la gérer adéquatement.

Jasmin a opté, dans son cas, pour un deuxième bac sous le premier pour récolter le « thé », plutôt que d’utiliser un couvercle. Je préfère sa méthode, car j’aurais peur de me retrouver avec des dégâts en utilisant le couvercle. Il a pris soin de surélever son bac du dessus à l’aide de blocs de bois pour assurer une bonne ventilation entre les bacs.

Quoi mettre dans le vermicompostage ?

Comme la vermicompostière est à l’intérieur de l’appartement, Jasmin déconseille, par expérience, d’y mettre des choux ou du chou-fleur, car ceux-ci dégagent des odeurs plutôt fortes. En fait, si vous les placez directement dans le bac, il n’y a pas de problème, mais dans son cas, il attend d’avoir une certaine quantité d’aliments dans un plat avant d’aller les déposer dans le bac, ce qui peut occasionner des odeurs. Je vous rassure, un vermicompostage bien fait ne dégage en général aucune odeur, sauf si on met le nez très près, lorsque le bac est ouvert. Le papier journal déposé sur le dessus aide également à couper les odeurs. Il n’y a donc pas de stress à le garder chez soi, même dans un petit espace.

Sa copine, Livia, m’a également déconseillé d’y mettre des épluchures d’agrumes : leur effet antibactérien nuirait à la dégradation des aliments. J’ai fait une recherche à ce sujet et bien que les informations trouvées soient parfois contradictoires, ceux qui sont en faveur de les intégrer au compost extérieur déconseillent en général de les intégrer au vermicompostage.

Mis à part cela, les éléments biodégradables qu’on peut habituellement mettre dans le compost extérieur (marc de café, épluchures d’autres fruits et légumes, restes de thés, fleurs fanées, etc.) ne posent pas de problème au vermicompostage, en autant qu’ils ne soient pas trop gros pour le bac utilisé. D’ailleurs, Jasmin et Livia ont pris l’habitude de hacher grossièrement leurs déchets organiques avant de les mettre au compost, pour accélérer le processus. Livia m’a également déconseillé de mettre des pelures d’oignons et d’ananas, qui sont trop longs à décomposer.

Les vers vous font peur ?

Je l’avoue, la première fois que j’ai entendu parler du vermicompostage, je me suis tout de suite imaginé des vers fugueurs se trémoussant dans mon appartement, et cette vision ne plaisait vraiment pas. Je ne suis certainement pas la seule à avoir eu cette pensée ! C’est pourquoi je tiens à préciser que si l’environnement dans le bac est favorable pour les vers, ceux-ci n’auront aucune envie d’en sortir. Livia me disait que pour que cette fâcheuse situation survienne, c’est qu’il est généralement question d’un trop haut taux d’humidité dans le bac. Pour éviter cela, il faut veiller à ajouter suffisamment de papier journal, qui absorbe l’humidité, et s’assurer que le bac soit bien aéré.

De plus, Jasmin me disait que dès lors qu’on soulève le couvercle, les vers ont tendance à fuir la lumière et à s’enfoncer dans le sol. Vous n’aurez donc pas trop à interagir avec eux, mis à part lorsque vous récolterez le compost, après qu’il ait été digéré. À ce moment, vous pourrez toujours vous munir d’une petite pelle et de gants, si vous ne voulez pas leur toucher.

Un beau geste aux impacts multiples

Ayant réduit de plus de 40kg par année leur quantité de déchets envoyés aux poubelles, je trouve le geste de Jasmin et Livia très significatif et inspirant. Imaginez les tonnes de déchets qui pourraient être détournés des décharges si tout le monde pratiquait le compostage ! Et les tonnes de compost local produits pour nos jardins ! Cela aurait également une incidence positive sur l’essence consommée par les camions de collecte, puisqu’ils se rempliraient moins vite et feraient moins d’aller-retour à la décharge.

De plus, le geste de Jasmin et Livia a influencé positivement leurs familles et amis : quelques-uns ont commencé à composter ! Espérons que cet article aura su vous inspirer à son tour 😉

Pour en apprendre davantage sur le lombricompost : 
https://blog.defi-ecologique.com/lombricompost-compostage-urbain/


Auteur de cet article : Marie-Michèle Doyon