L’autonomie alimentaire ; un concept qui en fait rêver plus d’un et qui soulève bien des discussions. Nous rêvons de pouvoir produire en partie ou en totalité ce que nous mangeons, mais est-ce réaliste dans notre rythme de vie contemporain ? Avec la saison hivernale au Québec, nous avons le réflexe de penser que c’est un objectif impossible à atteindre sans dépenser des sommes considérables… Est-ce le cas ?

Quoi faire pousser en été et en hiver ?

En été, des centaines de fruits et légumes sont cultivables au Québec. En visitant les sites des semenciers du Québec, comme celui des jardins de l’écoumène, vous y découvrirez une diversité intéressante à des prix raisonnables.

En hiver, il est préférable d’avoir accès à une serre pour permettre une certaine production. Celle-ci peut être extérieure ou attenante à la maison. Les avantages d’avoir une serre sont multiples ; démarrer les semis plus tôt, conserver certains légumes racines au sol à l’automne, produire des légumes qui supportent bien la fraîcheur en hiver (voir la liste plus bas) et produire des légumes qui demandent beaucoup de chaleur durant les mois plus arides.

Il est intéressant de constater que beaucoup de légumes supportent bien le froid, notamment le poireau, la salade, l’épinard, la mâche, le kale et de nombreux autres choux, ainsi que bon nombre de légumes racines. Il est aussi possible d’augmenter la production de légumes frais à 80 % en hiver pour 200 $ de frais d’électricité, si vous souhaitez avoir une plus grande diversité à l’année.

Variété

La variété est assurée si l’on mange les fruits et légumes de saison et qu’on conserve bien les grains et légumineuses qui ont poussés durant l’été. La déshydratation et la lacto-fermentation sont des habitudes à prendre quand on veut atteindre l’autonomie alimentaire. Les germinations, les pousses d’hiver ainsi que le bocage assurent un apport d’aliments frais toute l’année.

Entreposage

Mettre ses pommes, carottes et patates en chaudières remplies de sciure de bois ou de sable est une façon simple et efficace de les conserver tout l’hiver.

Faire ses cannages maison est une solution peu dispendieuse également. Par contre, la quantité importante de vitamines et nutriments perdus lors de la confection de ceux-ci m’amène à vous conseiller, sous toute réserve, de ne pas vous fier sur cette apport nutritif. Vous pouvez toutefois vous en servir pour des gâteries, comme en confiture et coulis.

Et la quantité ?

Quand on regarde les portions recommandées, on se rend compte que nos portions sont souvent démesurées par rapport à nos besoin réels. Pour peu que nous en prenons conscience, il est intéressant de constater que nous n’avons pas besoin de manger autant.

Vous êtes sceptique ? Voici l’exemple de la famille de 5 de Rebecca Huot et Robin LeBlanc, qui ont atteint l’autonomie alimentaire au Nouveau-Brunswick.

Valeurs nutritives

Si vous comparez l’alimentation proposée dans cet article à l’alimentation nord-américaine type, il sera facile de constater que les côtés nuisibles de l’alimentation (élevage, transport, utilisation d’engrais et pesticides, déforestation…) en sont retirés, ce qui place la quête de l’autonomie alimentaire en tête de liste au niveau des démarches écologiques, de santé et de bien-être. Selon la nutritionniste Anne-Marie Roy de la clinique renversante, les seuls nutriments qui pourraient avoir besoin d’être ajoutés sont la vitamine B12 et la vitamine D.

Des systèmes aquaponiques peuvent aussi être utiles, tout comme des poules pondeuses qui vous apporteront chaleur et compost, en plus d’oeufs qui peuvent s’ajouter à votre assiette toute l’année. Vous aurez ainsi votre apport de vitamines B12 !

Tant d’avantages à l’autonomie alimentaire, sans compter les nombreux bienfaits de jardiner : retour à la terre, alimentation hyper locale, affranchissement financier, connaissance exacte des méthodes et produits employés pour la production de sa nourriture, sans oublier la fierté que l’on ressent à produire soi-même toute cette belle nourriture !

Alors, prêt à démarrer votre aventure d’autonomie un pas à la fois ?


Auteur de cet article : Illona Régnier