Comment faire pour que notre activité humaine progresse dans le respect des écosystèmes? Les écolieux émergent tout autour du globe. Ils proposent des modèles alternatifs pour une vie en communauté consciente des enjeux de l’écologie.
Au Québec, l’écovillage la Cité Écologique de Ham-Nord fait partie des exemples les plus aboutis! Chaque membre de cette communauté autonome et autosuffisante vit en harmonie avec son environnement depuis 1984.
Qu’est-ce qu’un écovillage?
Un écolieu, comme l’écovillage de Ham-Nord, est une communauté de personnes rassemblées autour de valeurs écologiques. Les écovillages sont tournés vers le développement durable dans le respect des écosystèmes. Ils fonctionnent grâce à la construction écologique, la permaculture, la démocratie participative, etc.
L’un des défis majeurs rencontrés dans une écocommunauté est de réussir à trouver l’équilibre entre :
- L’écologie
- La vie en communauté
- Le bien-être de chaque personne
Les écovillages : une communauté pour vivre autrement
Notre système actuel fonctionne sur la culture de l’individualisme et de la consommation. C’est pour créer un nouveau paradigme que les écolieux voient le jour. Des collectifs se créent pour vivre en harmonie avec l’environnement tout en conservant une belle qualité de vie.
Vous souvenez-vous du proverbe « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »?
Si le fonctionnement en groupe peut parfois nous rendre réticents, il est à l’origine de grands projets durables. Cela résume bien l’objectif de la vie en communauté.
Avoir des projets, c’est bien. Les concrétiser, c’est encore mieux!
L’intelligence collective est un formidable outil qui permet d’avancer plus intelligemment, à moindre frais. Et cela sans aucune production de gaz à effet de serre!
Si vous demandez à l’un des membres de l’écovillage de Ham-Nord, il vous dira sûrement que la collectivité est un vecteur d’enrichissement. Avec elle s’ouvre la voie à l’échange de connaissances, la mutualisation des savoirs, le partage du matériel, le partage du temps de travail, etc.
Dans un écolieu, chaque personne à l’espace pour se réaliser et cultiver ses compétences. Tout cela, dans le respect des autres et de l’environnement.
Des écocommunautés comme laboratoirs alternatifs
Les communautés écologiques utilisent des systèmes d’entraide pour diminuer l’impact de l’activité humaine sur les écosystèmes. Ce qui fait de ces lieux de véritables laboratoires d’expérimentation!
Pour se rapprocher le plus possible de l’autosuffisance alimentaire et de l’autonomie énergétique, c’est tout le village qui se construit en systèmes interdépendants.
Plus concrètement, voici quelques exemples d’aménagements interdépendants :
- Bâtiments écologiques communautaires (serre, salle communautaire, étable, poulailler…)
- Maisons autosuffisantes et résilientes (maison bioclimatique, maison passive…)
- Production d’énergie renouvelable (panneaux solaires, éolienne, turbine hydraulique…)
- Maraîchage biologique (permaculture, agroécologie…)
- Compostage (compostage des déchets de cuisine, de jardin, toilette sèche…)
La Cité Écologique de Ham-Nord possède même son école et un centre de formation. Nous y reviendrons juste après.
Les systèmes mis en place visent à couvrir les besoins économiques et sociaux de tous les membres de la communauté. Le mode de vie qui en découle est convivial et solidaire avec un accès pour tous aux ressources de base.
Comment fonctionnent les écovillages?
Chaque écocommunauté a ses propres particularités. Le lieu, le climat et la vision des fondateurs vont déterminer en grande partie les projets.
Un grand nombre d’écovillages intègrent l’écologie et l’agriculture dans leur fonctionnement. D’autres se concentrent surtout sur la qualité de vie ou la création artistique.
Globalement, les systèmes mis en place dans les villages écologiques se structurent autour de 3 axes principaux :
L’axe environnemental d’un écovillage
Développer un lieu de vie qui contribue à la pérennité de la vie sur la planète. Valoriser la simplicité volontaire et la bonne gestion des ressources.
L’axe personnel dans la vie en communauté
Accéder à une meilleure qualité de vie en s’inscrivant dans un projet qui contribue à son bien-être et celui des autres. Assurer les besoins fondamentaux de chacun et permettre un épanouissement personnel.
L’axe communautaire pour avancer ensemble
Mettre en place une organisation multigénérationnelle participative et démocratique. L’utilisation d’outils comme la communication non-violente et le développement personnel pour fonctionner en groupe.
Le respect des écosystèmes naturels
Ces écocommunautés ont toutes un point en commun. C’est leur volonté de réduire leur empreinte carbone. Pour cela, elles travaillent avec la nature.
Comment peut-on s’intégrer et participer aux écosystèmes naturels sans les détériorer?
Pour rester dans le concret, prenons l’exemple de l’approvisionnement en eau. Dans un système résilient et écoresponsable, l’eau provient de sources non traitées :
- pluie
- rivière ou cours d’eau
- nappe souterraine
- aqueduc
Voici un exemple de système qui peut être mis en place dans une communauté écologique.
Le but est de prélever la juste quantité d’eau nécessaire aux besoins des habitants. Puis, de la restituer aussi propre qu’à son arrivée :
- L’eau prélevée est filtrée sur place pour être utilisée dans le jardin, la maison, etc.
- Dans les habitations, les eaux grises (qui contiennent du savon) sont recyclées. Il est possible de récupérer la chaleur qu’elles contiennent avant de s’en servir pour les toilettes.
- Les eaux usées sont filtrées avec des bassins de phytoépuration qui utilisent des plantes et les organismes vivants uniquement.
À la fin du cycle, l’eau est claire et nettoyée de ses impuretés. La boucle est bouclée.
Vivre ensemble à l’écovillage Cité Écologique de Ham-Nord
L’écovillage La Cité Écologique de Ham-Nord est né à la suite d’un projet de camp de vacances pour enfants. C’est Michael Deunov Cornellier qui en était à l’origine. Et les enfants qui avaient eu la chance d’en profiter le temps d’un été, souhaitaient continuer l’aventure toute l’année!
Après avoir réussi à convaincre leurs parents, plusieurs familles se sont réunies pour bâtir elles-mêmes l’école de leurs enfants. Ils ont posé les premières pierres de cette école en pleine nature en 1984.
L’un des 1ers écovillages du Canada s’est ainsi construit sur un terrain de 700 acres (283 hectares).
À ce jour, une centaine d’acres est utilisée pour les bâtiments et les chemins du village. Les 600 acres restantes sont conservées pour préserver la forêt.
C’est ainsi qu’a commencé un défi de taille : vivre en communauté au Québec! La vie s’y organise autour de l’école, des entreprises et de la communauté.
L’école au cœur du village écologique de Ham-Nord
L’éducation des enfants fait toujours partie des centres d’intérêt prédominants de l’écovillage. Dans l’école, les enfants étudient le programme scolaire académique de la maternelle jusqu’au secondaire 5 (de 5 ans à 17 ans). Et l’établissement est reconnu par le ministère de l’Éducation du Québec.
Depuis le début, les membres de la communauté sont largement impliqués dans le système éducatif. Chacun apporte ses connaissances en peinture, couture, théâtre, musique, jardinage et plus encore!
Les enfants découvrent des moyens d’expression, du savoir-faire écologique et participent à des projets qui bénéficient directement à leur communauté. Le jardin pédagogique, par exemple, profite à tous!
L’alimentation : un pilier important de la vie en autonomie
Sur le terrain, on trouve 5 serres qui fonctionnent selon les saisons. La culture s’étend tout au long de l’année, mais une seule serre est chauffée l’hiver.
La culture maraîchère est entièrement biologique. Elle fonctionne selon des principes de rotation des cultures et de permaculture.
Une grande partie des légumes consommés par la communauté sont autoproduits. Environ la moitié de la production maraîchère sert à la consommation sur place. L’autre moitié est vendue localement.
La cuisine communautaire transforme les légumes pour proposer des produits maison à l’épicerie du village. Elle prépare aussi 1 repas par jour pour l’ensemble des membres de la communauté.
Depuis ses débuts, l’écolieu possède sa propre boulangerie pour tendre vers toujours plus d’autonomie alimentaire!
Les entreprises pour accéder à plus d’autosuffisance
Plusieurs entreprises à l’intérieur de l’écovillage de Ham-Nord permettent aux résidents qui le souhaitent de travailler sur place.
Ferme Bio-Maraîchère
Elle produit et vend des légumes certifiés biologiques par Québec Vrai.
Hypnocoach
Julie Perro possède un cabinet dans l’écovillage et un autre à Victoriaville.
Fabrication Smart Energie
Guillaume Perrault conçoit et assemble des équipements agricoles et des supports pour des panneaux solaires
Palettes Grandmont
Steve Grandmont recycle, revalorise des produits et matériaux réutilisables pour leur donner une seconde vie.
Khéops
L’équipe de Khéops fabrique, importe et distribue des cadeaux porteurs de sens et respectueux de l’environnement.
Il existe aussi un centre de formation qui propose un CAP écocommunautaire. Il est relié à la ferme école ÉcoLogique. Cet organisme à but non lucratif offre des services pédagogiques en agriculture biologique, permaculture et agro-environnement.
La collectivité pour vivre en communauté autonome
Pour qu’un écolieu voit le jour, chaque personne doit s’impliquer. Les projets se fondent sur le partage, l’écoute et l’entraide. Pour réussir à motiver le groupe, à collaborer et à passer à l’action, un certain dépassement de soi est nécessaire.
Pourquoi?
Parce que le 1er élan est souvent dicté par l’individualisme et la compétition. C’est tout un apprentissage à refaire pour apprendre à vraiment vivre ensemble.
En moyenne, c’est 90 % des projets de création de communautés écologiques qui sont abandonnés en cours de route. Le facteur humain est souvent à l’origine de ces échecs.
À l’écovillage de Ham-Nord, l’harmonie est en place depuis longtemps. Une assemblée des membres se réunit régulièrement et tout le monde y a un droit de vote.
Quand une idée ou un projet est validé par l’assemblée, des groupes de réflexion sont organisés pour aller plus en détail dans le sujet.
En parallèle, chacun dédie plusieurs heures par semaine aux activités communautaires :
- Nouveaux projets
- Travaux communautaires
- Organisation des activités sociales
Tout le monde y trouve sa place, développe ses aptitudes à communiquer ses idées et est valorisé pour ses compétences.
L’ONU (Organisation internationale des Nations Unies) considère le modèle de l’écovillage comme l’un des plus durables pour la planète.
Les écocommunautés tendent vers un mode de vie qui s’intègre le plus possible dans les écosystèmes naturels. Ce sont des lieux où la nature, l’économie, la vie sociale et culturelle cherchent un équilibre. Tout cela dans le but d’ajouter du sens dans nos activités humaines et proposer un système durable pour les générations futures.
Si vous aussi vous êtes à la recherche de plus d’autonomie, la construction écologique et les systèmes résilients sont les clés de la réussite, Nébesna Fortin, agente de développement de l’écovillage Cité Écologique est une de nos enseignantes au Certificat en Design de Bâtiment Écologique qui vous donne tous les outils pour réaliser vos projets.
Elle donnera aussi une formation au sein du Membership sur le Vivre ensemble, et tous les principes que la Cité Écologique applique pour poursuivre son retentissant succès à travers les années.
Bonjour,
Nous sommes un couple de retraités français, vivant à Longueuil depuis 10 ans environ. Nous cherchons un lieu à la campagne pour devenir un peu plus autonome. Nous sommes assez adroits de nos mains, essayons un peu de permaculture dans notre petit jardin d ville. Cependant il nous semble qu’aucune communauté ne serait intéressée par notre présence car trop vieux, trop peu productifs, donc nous envisageons plutôt de nous débrouiller seuls mais aurions besoin de conseils, d’exemples, de voir comment vous fonctionnez. Pensez vous que nous pourrions vous rencontrer pour en discuter ?
Merci beaucoup.
Bonjour! L’âge n’a rien à voir avec l’acceptabilité au sein d’une communauté! Vous pouvez aller participer à des groupes Facebook ou sur d’autres réseaux sociaux de gens qui souhaitent démarrer un projet, ou ont mis un projet en branle et cherchent des gens pour y participer. Des stages sont disponibles à la Cité Écologique, vous pouvez en apprendre plus dans ce webinaire avec Nébesna, au moment des questions/réponses : https://youtu.be/L88046wyguo
Bonjour à vous,
Est-ce que nous pourrions venir visiter votre éco village pour en apprendre davantage?
Cordialement,
Marilyn
Bonjour Marilyn! Des stages sont offerts à la Cité Écologique, vous pouvez en apprendre plus dans la section questions/réponses de cette vidéo : https://youtu.be/L88046wyguo
J’aimerais avoir quelques autres informations sur votre village, car je rêve de vivre dans ce monde parfait! Y-a-t-il de la place? Pour une petite famille de 3 ou 4 membres? Et quelques autres questions dans le genre!
Bonjour Sabine, la liste d’attente pour vivre à la Cité Écologique est longue! Mais il est possible d’aller visiter ou faire un stage de quelques semaines là-bas, voire d’y trouver les ressources pour joindre l’écovillage ou un autre, ou de créer son propre petit monde parfait! Les infos sont ici : https://citeecologique.org/fr_CA/
J’ai pris la liberté de retirer votre numéro de téléphone de votre commentaire par sécurité comme la page est publique, mais il vous suffit de remplir le formulaire de contact sur le site de la Cité Écologique pour leur parler!
J’aimerais connaître les dates disponibles pour participer à un stage la Cité écologique. J’envisage rejoindre un de ces villages d’ici max 2 ans.
Bonjour! Pour ça il faut contacter directement la Cité Écologique juste ici : https://citeecologique.org/fr_CA/contactez-nous/
Ce qui serait bien, c’est d’en partir d’autres villages avec les mêmes aptitudes. Je demeure en coopérative et, je m’occupe seul du jardin que je partage avec ceux qui en partages les coûts. Enfin, ça me semble un rêve inaccessible dans ma coop.
Je comprends. Il est vrai qu’un écovillage de l’envergure de la Cité Écologique est un projet complexe! La clé, selon Nébesna, et de s’entourer de gens qui ont les mêmes objectifs que soi et d’en parler, d’en parler, et d’en reparler pour s’assurer d’être aligné·es pour la suite. Il est possible qu’en intégrant une coop existante, où les gens ont peu de motivation ou ne partagent pas la même vision, la tâche soit plus ardue. Mais la discussion est toujours bienvenue si on amène les choses d’une perspective positive d’entraide et de création d’abondance pour le groupe. Bon courage 🙂