La planète offre naturellement un système de purification de l’eau d’une grande simplicité et d’une incomparable efficacité. Si l’activité humaine tend de plus en plus à perturber le mécanisme, il est possible de contribuer à sa régénération grâce à une gestion efficace de sa consommation d’eau par le biais de l’habitat.
Le cycle naturel de la purification de l’eau
Lorsque la pluie tombe des nuages, l’eau est absorbée peu à peu par le sol et tous les minéraux qu’il contient, afin de la purifier et de la reminéraliser naturellement. Puis, cette eau s’accumule dans les nappes phréatiques (réserves aquifères) plus ou moins profondes, à la fraîcheur et à l’abri de la lumière solaire, ce qui permet qu’elle reste pure (sans développement d’algues).
Elle est acheminée à la surface par les sources naturelles, puis vers les cours d’eau qui la transportent vers les océans. De ces divers cours d’eau, l’eau s’évapore naturellement dans l’atmosphère pour prendre une forme gazeuse, afin de former des nuages qui redistribuent à nouveau cette précieuse ressource sur la Terre, grâce à la pluie, dans un cycle sans fin et parfaitement viable!
Défi : l’urgence de rétablir ce cycle de l’eau naturel
Toutefois, l’eau potable est devenue un des grands enjeux environnementaux actuels, puisqu’il s’agit d’une ressource de grande valeur, essentielle à la vie, et que son cycle naturel de purification se voit jour après jour perturbé par plusieurs éléments liés à l’action humaine.
- Les sources, les cours d’eau et les sols sont surutilisés, en plus d’être pollués par des substances toxiques provenant du mode de vie des individus, de l’industrie et de l’agriculture
- L’atmosphère polluée par l’activité humaine produit des pluies fortement acides
- Certains résidus de substances pharmaceutiques consommées par les humains et le bétail ne sont pas éliminés par les systèmes de filtration standards des municipalités, et peuvent avoir un effet sur la santé et l’équilibre hormonal des consommateurs d’eau
- Le dynamitage des sols crée parfois des infiltrations d’eaux contaminées dans les nappes phréatiques – et par la même occasion celle des puits artésiens – affectant ainsi la qualité de leur eau
- L’usage excessif et le gaspillage soutirent plus d’eau des réserves aquifères, qu’elle ne produit d’eau purifiée pour contrebalancer le processus. Cela nécessite beaucoup plus de temps pour purifier de l’eau par décantation dans le sol, que de la pomper à la surface pour sa consommation (le déséquilibre s’installe rapidement)
- Le réflexe d’utiliser de l’eau en bouteille pour suppléer à la qualité douteuse des approvisionnements conventionnels en eau crée une forte empreinte négative sur l’environnement, par production excessive de plastique en plus de nuire à la santé humaine par l’ingestion de particules de micro plastique.
Dans un futur proche, l’accès à l’eau potable deviendra source de tensions et de conflits entre individus, gouvernements et nations, et il devient essentiel de permettre une régénération du cycle naturel de l’eau qui, naturellement, est d’une grande efficacité et générosité, si on ne le freine pas par l’action humaine.
De grandes inégalités sur la distribution de cette ressource dans différentes régions du monde, témoignent de sa gestion inefficace à l’heure actuelle.
Par exemple, au Québec, où l’eau se trouve en abondance et à faible coût, elle est largement gaspillée, et l’eau potable y est utilisée (comme partout en Occident) pour se laver (eaux grises) et évacuer ses excréments (eaux noires)!
Devenir autonome en eau, dans son habitat, est une façon de renverser ces façons de faire qui perturbent l’environnement, et ce en régénérant les sources précieuses d’eau pure sur la planète, en plus de contribuer à une plus grande santé de ses occupants.
Solution : comment rétablir le cycle de purification de l’eau par l’habitat?
L’objectif consiste à s’intégrer à nouveau, en tant qu’espèce et individu, dans le cycle naturel de l’eau de façon harmonieuse, en faisant usage de cette précieuse ressource avec parcimonie. Il s’agit de la rendre au sol aussi pure – si ce n’est plus – que lorsqu’elle a été récoltée, et ce, grâce à son habitat et à ses pratiques conscientes!
Voici, en résumé, les étapes proposées pour maximiser cette ressource et en faire une gestion efficace depuis sa captation jusqu’à ce qu’elle soit retournée au sol, en passant par sa filtration, sa consommation et son usage.
Notre prochain article offre des informations beaucoup plus détaillées sur les différentes étapes mentionnées plus bas, afin d’offrir plus d’autonomie en eau à son habitat, et d’avoir un impact nettement plus positif sur le cycle de l’eau, sa santé et son environnement.
La récolte et l’entreposage de l’eau
Il est possible de s’approvisionner en eau par divers systèmes :
- La récolte d’eau de pluie (pour plus d’autonomie)
- L’eau provenant d’un puits artésien (pour une certaine autonomie, si bien gérée)
- Le branchement à l’aqueduc municipal (plus simple et parfois moins coûteux)
- Un système mixte – eau de pluie / eau de puits et branchement à l’aqueduc (pour plus de résilience)
La filtration de l’eau pour sa consommation et son usage
Dans tous les scénarios énumérés ci-haut, il est possible de s’assurer une consommation d’eau de très haute qualité par le biais d’un système de filtration extrêmement efficace.
En effet, l’eau recueillie est acheminée par une pompe à une série de filtres qui permettent de purifier l’eau de ses différents déchets et polluants potentiels, par ordre de taille : les particules flottantes (pollen, poussières), les métaux lourds (plomb, et autres) et finalement les résidus pharmaceutiques.
La répartition des eaux potables, grises et noires
Il est possible de séparer les arrivées d’eau, par le biais de différents robinets, servant différentes fonctions :
- Un robinet d’eau potable hautement filtrée, réservée uniquement à la consommation
- Un robinet pour le lavabo, le lave-linge ou la douche / bain, afin de produire ce qu’on appelle les « eaux grises »
- Un robinet pour l’évier de la cuisine (dont découle une eau huileuse avec le nettoyage de la vaisselle) et pour les toilettes d’où s’écoulent aussi les « eaux noires ».
Gestion des eaux usées : pour les rendre au sol plus pures qu’à la récolte
Une fois que l’on a fait usage de l’eau pour différentes fonctions dans l’habitat, en produisant des eaux grises et des eaux noires, il s’agit de pouvoir la rendre au sol la plus pure possible. Comment s’y prendre?
Les eaux grises, résultant du nettoyage des vêtements et du corps avec des produits biodégradables et non toxiques pour l’environnement, peuvent être récupérées comme fertilisant pour les plantes en leur offrant chaleur et engrais. Elles filtreront cette eau, en plus d’offrir en échange, des plantes, des fruits et légumes.
Pour la gestion des eaux noires, il est possible de faire usage d’une toilette composable, qui permet de recycler les matières récupérées afin d’offrir un compost de choix à son jardin, sa forêt nourricière ou son aménagement paysager en permaculture extérieure.
Pour des méthodes plus traditionnelles :
Des systèmes de fosses septiques Bionest, Ecoflo ou des roseaux épurateurs parfois utilisés en combinaison avec un champ d’épuration, permettent d’effectuer une filtration de qualité.
De simples gestes pour réduire sa consommation d’eau
L’abondance et le faible coût de l’eau au Québec, sont responsables d’un retard dans l’intégration de ce type de systèmes de captation et de gestion de l’eau décrits plus haut.
Même si pour beaucoup de gens, il ne semble pas y avoir d’intérêt économique immédiat à investir dans ce type de systèmes, une diminution et une gestion plus efficace de notre consommation d’eau sont aujourd’hui devenues incontournables.
Cette consommation plus modérée de l’eau est déjà intégrée aux mœurs et aux habitudes de vie en Europe, où le coût de cette précieuse ressource est beaucoup plus élevé.
En attendant de faire usage des systèmes présentés plus haut, il est toutefois possible d’agir dès maintenant sur son économie en eau – que ce soit en tant que propriétaire ou locataire d’un appartement ou d’une maison – grâce à diverses solutions simples :
- pomme de douche et robinets à bas débit
- un lave-linge frontal Energy Star
- des toilettes à réservoir 3 litres
- ne pas laisser couler l’eau en se brossant les dents
- prendre des douches plus courtes
- etc.
Pour en savoir plus sur le cycle de l’eau et sur des façons de concevoir un habitat qui offre plus d’autonomie et de résilience par rapport à cette précieuse ressource essentielle à la vie, suivez-nous sur le blogue ou inscrivez-vous à l’une de nos formations.
Merci 😊
Y a-t-il possibilité d’installer un système de filtration d’eau noire générée par le rinçage des colorations et autres produits dans un salon de coiffure?
Tout est possible, mais considérant que les villes sont équipées pour filtrer l’eau contenant des produits chimiques tels que ceux décrits et que le système est plutôt complexe à reproduire à la maison, ce serait beaucoup de travail alors que le service est disponible à la municipalité. À moins d’être vraiment offgrid, c’est toute une mission… Il y a beaucoup d’autres actions à entreprendre qui permettent de diminuer votre empreinte avant d’en arriver à ce genre de système 🙂