Ces derniers temps, j’ai beaucoup lu sur les cosmétiques (selon la définition, tout ce qui peut être appliqué sur le corps ou les cheveux), et plus particulièrement sur leurs ingrédients. Piquée de curiosité, j’ai fait le tour de mes produits pour voir de quoi ceux-ci sont faits.
J’utilise peu de produits de beauté, mais ceux que j’utilise sont les mêmes depuis plusieurs années. Quand il est question de cheveux surtout, je suis du genre conservatrice : j’ai un peu peur d’oser les alternatives écolos ! Changer mon alimentation, composter, jardiner, y’a rien là ! Mais mes cheveux… C’est une autre paire de manches ! Ceci dit, la lecture des ingrédients qui composent mon shampooing habituel m’a tout de même déconcertée au point qu’enfin, je me décide à changer pour un produit sain !
Voyons ensemble comment s’informer, pour ensuite acheter (ou produire !) intelligemment !
S’informer
Il existe une foule de ressources pour vous aider à identifier les ingrédients à éviter dans vos cosmétiques. Ceci dit, j’ai pour ma part utilisé la liste des 12 ingrédients à éviter dans les produits de beauté de la fondation David Suzuki.
(Les informations que vous trouverez ici en sont tirés en grande partie, cet article ayant pour objectif de faire le lien entre la théorie et le concret, soit mes propres cosmétiques ! De plus, lorsque vous verrez une citation sans lien, c’est qu’elle provient de cette source. Je souhaite ainsi éviter les répétitions incessantes.)
Je suis donc partie à la recherche de ces ingrédients dans mes propres produits…
Ce que j’ai trouvé dans mon shampooing…
Sachant que j’utilise le même shampooing depuis presque 7 ans, j’ai sincèrement eu des sueurs froides en lisant les ingrédients qu’il contient…
- Des colorants dérivés du goudron de houille : Reconnaissables par le « Cl » suivi de 5 chiffres, j’en ai retrouvés deux dans mon shampooing. Le goudron de houille est reconnu pour être cancérigène et certains colorants qui en contiennent sont interdits par Santé Canada pour l’utilisation alimentaire. Ils ne le sont toutefois pas pour les cosmétiques… C’est tout de même inquiétant quand on sait tout ce qui peut être absorbé par la peau. Certains colorants peuvent également contenir des traces de métaux lourds… Ces colorants sont également très nocifs pour le milieu aquatique.
- Des libérateurs de formaldéhyde : Ils se retrouvent sous les noms de DMDM HYDANTOIN, DIAZOLIDINYL UREA, IMIDAZOLIDINYL UREA, METHENAMINE et QUARTERNIUM-15. Je cite « Le Centre international de Recherche sur le Cancer classe le formaldéhyde comme agent cancérigène connu. La majorité des recherches sur le formaldéhyde et le cancer ont porté sur les risques liés à l’inhalation. Le formaldéhyde contenu dans les produits de beauté pourrait s’en dégager en petites quantités sous forme de gaz résiduel et ensuite être inhalé. » J’ai le choix. Ou bien j’arrête de respirer sous la douche, ou bien je change de produit…
- Parfum/fragrance : Présent dans tous les produits que j’ai inspectés, sauf la pâte à dent, j’en ai même trouvé dans mon déodorant « non parfumé » ! « Plusieurs ingrédients de fragrances sont irritants et peuvent causer des allergies, des migraines et des symptômes asthmatiques. » Certains d’entre eux ont même été associés à des cancers et à la neurotoxicité, sans parler de leurs effets dévastateurs sur l’environnement…
- Des polyéthylèneglycols : « Selon les processus de fabrication, les PEG peuvent contenir du 1,4-dioxane en quantités mesurables. Le Centre international de Recherche sur le Cancer classifie le 1,4-dioxane comme agent cancérogène potentiel et il est aussi persistant (c’est-à-dire qu’il ne se dégrade pas bien et persiste dans l’environnement après avoir été évacué dans les canalisations de douche). Le 1,4-dioxane peut être éliminé des produits de beauté durant leur fabrication par un processus d’extraction sous vide, mais il est presque impossible pour les consommateurs de connaître quels produits contenant des PEG auraient été assujettis à un tel processus. Une étude américaine sur les produits d’hygiène et de beauté autoproclamés « naturels » ou « biologiques » (non certifiés) a révélé que le 1,4-dioxane était présent dans 46 des 100 produits analysés. » Maman !!
- Sodium laureth sulfate : Très semblable aux PEG dans les risques qu’on y associe, c’est l’ingrédient qui apparaît en 2e dans la liste de mon shampooing, après l’eau ! :O J’espère qu’ils n’apparaissent pas en ordre d’importance…
Dans mon démaquillant (heureusement, je ne me maquille pas souvent) :
- Des libérateurs de formaldéhyde
- Des sixolanes : Toxiques pour les organismes aquatiques, nocifs pour les systèmes immunitaire et reproducteur et potentiellement cancérigènes, le cyclotétrasiloxane, le cyclopentasiloxane et le cyclométhicone sont clairement à éviter…
Dans ma crème hydratante qui clame « active naturals » sur son emballage… :
- Petrolatum : Il peut contenir des hydrocarbures poly-aromatiques, qui sont suspectés, lorsqu’ils sont en contact avec la peau à long terme, d’être cancérigènes. L’Union européenne a d’ailleurs classé le pétrolatum comme agent cancérigène et limité son utilisation dans les cosmétiques… Mais il semble que Santé Canada n’ait pas emboîté le pas. Heureusement, je n’utilise plus vraiment cette crème depuis que j’ai un aloès à la maison. Vive l’aloès ! On coupe, on applique, et voilà
Dans mon ancienne pâte à dent (mais pas dans ma nouvelle, bonne nouvelle) :
- Triclosan : Suspecté d’interférer avec le système hormonal, il fait également des ravages dans le milieu aquatique. Comme plusieurs autres substances qui composent la liste des ingrédients à éviter, il persiste longtemps dans l’environnement après avoir quitté nos canalisations. De plus, « l’utilisation à grande échelle du triclosan dans les produits de consommation pourrait favoriser le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques. L’Association médicale canadienne réclame l’interdiction des produits de consommation antibactériens notamment ceux comprenant le triclosan. »
À votre tour ! Êtes-vous game d’aller voir dans vos produits de soins ce qui s’y cache ? Aller aller ! Vous êtes capable ! La vérité fait parfois mal, mais elle est nécessaire !
Et puis ?
Maintenant que nous avons peur de nos produits de soins, que faire ??? Cesser de prendre soin de soi ? J’ai entendu à plusieurs reprises qu’il n’est pas nécessaire de se laver les cheveux. Il semble que leur équilibre naturel revient après un certain temps. Je respecte cette initiative à 100 %, toutefois, je ne partage pas cette envie, du moins pas pour le moment. Et de toute façon, il reste encore le savon, le dentifrice, le déodorant et les autres produits auxquels vous êtes habitués ! Donc, comment s’approvisionner en cosmétiques à la fois efficaces, sains pour nous et pour l’environnement ?
Faire soi-même
Vous remarquerez que dans la liste de cosmétiques ci-haut, je n’ai pas mentionné le savon. C’est parce que je l’ai fabriqué moi-même ! (Ç’a été une super expérience que je recommencerai !)
J’ai utilisé de l’huile de coconut, du beurre de cacao, du beurre de karité, de l’huile végétale, de l’huile essentielle de lavande, de l’eau et de la soude caustique (hydroxyde de sodium aussi appelé lessive). Ce dernier ingrédient m’a d’ailleurs semblé louche au premier regard, par son nom qui sonne toxique et le fait qu’il soit à manipuler avec la plus grande attention. Cependant, « la saponification est une réaction totale : elle continue jusqu’à épuisement de l’un des réactifs (huiles ou soude). Pour garantir qu’il n’y a plus de soude dans le savon fini, il faut qu’il y ait un excès d’huiles, c’est-à-dire qu’il n’y ait pas tout à fait assez de soude pour transformer toute l’huile en savon. » Un savon bien fait n’aura donc plus de trace de soude caustique une fois la réaction terminée.
Honnêtement, ma peau n’a jamais été aussi douce que depuis que j’utilise ce savon ! Comme j’ai eu la recette dans le cadre d’un cours payant, j’hésite à la partager, par respect pour la personne ayant créé le cours. Toutefois, vous trouverez certainement des tonnes de recettes de savon DIY sur le Web ! Et renifler des huiles essentielles pour savoir quelle choisir pour son savon, quel plaisir !
Le savon n’est que mon premier essaie de DIY dans le monde des cosmétiques, mais je compte bien poursuivre dans cette voie pour mes autres produits ! En plus, il existe des vidéos, des recettes et même des groupes Facebook pour nous guider dans nos démarches ! Je trouve ça vraiment fantastique !
Acheter des produits certifiés
Nous n’avons pas tous le temps ou l’envie de produire nous-même nos cosmétiques. Qu’à cela ne tienne, voici une liste (non exhaustive) des logos certifiés à rechercher sur les emballages des produits convoités, afin de vous assurer d’opter pour des produits sains et éthiques. Bonne nouvelle, de plus en plus d’entreprises conscientisées voient le jour pour nous offrir des produits locaux qui correspondent à vos valeurs ! Vous en connaissez ? Faites-les découvrir en commentaires !
Bonjour! Super article! Il existe tout un mouvement de fabrication maison de cosmétiques qui se nomme la slowcosmetique. Je fabrique d’ailleurs tous mes produits moi-même depuis quelques mois et c’est incroyable comme finalement il est simple se prendre soin de soi au naturel 🙂 Bonne nouvelle pour les consommateurs!
En effet, c’est tellement simple de n’utiliser que les produits que je suis d’accord de consommer. Le shampooing, je lui ai dit adieu il y a 1,5 an et suis bien contente! Le maquillage – non merci aussi. Ainsi, il y a encore un stéréotype autour des femmes que je démolis. La beauté au naturel ça existe!
Et concernant les soins, j’adore les masques de fruits et d’argile blanche. Ils sont nourrissants et hydratants à volonté, tout ça sans aucun truc loufoque, qui vient de je ne sais où! 🙂
Bonjour,
Si vous êtes intéressé par la fabrication de cosmétiques biologiques et naturels je propose des ateliers thématiques ou à la carte sur Québec. Vous pourrez les retrouver sur le site de caribio.ca
À bientôt !
Hélène.