Francis est parti à la rencontre de Martine et Stéphane, constructeurs d’une maison naturelle, saine et écologique. L’histoire de leur maison est unique! Et on ne peut qu’être inspiré par la manière dont ils ont affronté les épreuves qui se sont présentées sur leur parcours. Venez visiter cette habitation avec ses aménagements extérieurs qui participent à réduire l’empreinte écologique de leurs propriétaires. C’est un bel exemple d’une association réussie entre nature, techniques de design passif et utilisation de matériaux sains!

L’histoire d’une maison naturelle : de l’idée au projet

D’un simple regard sur cette maison naturelle, on comprend tout de suite que le projet est particulièrement innovant. Stéphane et Martine rêvaient d’avoir une habitation écologique. Et tant qu’à se lancer dans l’aventure, ils ont cherché à construire de la manière la plus durable et la plus résiliente possible. Du choix des matériaux sains à la gestion de l’eau, rien n’a été laissé au hasard.

Cela faisait déjà de nombreuses années que le couple souhaitait minimiser leur impact sur l’environnement. Construire une habitation écoénergétique et saine leur paraissait être l’une des meilleures solutions :

  • Pour préserver la planète 
  • Pour préserver leur santé

Le chantier a commencé à la suite d’un événement dramatique. Leur maison a entièrement été détruite par un incendie. Leur manière de rebondir fut de reconstruire en poursuivant leurs rêves.

Maison naturelle, écologique et autonome du Québec

Le choix de matériaux sains et durables 

Pour Martine et Stéphane, l’impact des matériaux sur la qualité de l’air intérieur de leur maison était primordial. De plus, leurs performances techniques ainsi que leur durabilité constituaient également des prérequis.

Des matériaux performants

La performance énergétique des matériaux leur permet de diminuer les coûts fixes de l’habitation :

  • Électricité
  • Gaz
  • Bois de chauffage
  • Réparations 
  • Rénovations

En réduisant leurs dépenses énergétiques, ils ont diminué d’autant leur empreinte écologique. Sachant qu’au Québec, le budget énergétique le plus important revient au chauffage.

Des matériaux durables

Réduire les coûts d’entretien a aussi participé à guider leurs choix. Auparavant, le couple possédait une vieille maison. Elle nécessitait beaucoup de maintenance, notamment au niveau de l’enveloppe du bâtiment. Ils ont préféré investir dans des matériaux durables qui ne demandent pas d’entretien.

Le chanvre : matériau de construction principal

Leur choix final s’est arrêté sur le chanvre qui remplissait toutes leurs exigences techniques et environnementales. L’enveloppe de la maison, l’isolation et le revêtement intérieur sont réalisés à partir de chanvre.

Le chanvre cumule de nombreux avantages pour la construction d’une maison naturelle, saine et écologique :

  • Il ne dégage pas de substances nocives dans l’air. 
  • Il est sans danger pour les personnes qui le manipulent pendant sa mise en œuvre. 
  • Sa culture participe à une agriculture respectueuse de l’environnement. 
  • Sa résistance thermique est proche de celle d’isolants minéraux comme la laine de verre.
  • Il offre un grand confort thermique à l’intérieur des bâtiments.
  • Son fini feutré sur les murs rend les habitations particulièrement chaleureuses.

Le chanvre participe également à améliorer l’acoustique dans les maisons écologiques. Alors que la maison de Martine et Stéphane n’avait pas encore de meubles, il n’y avait aucun écho à l’intérieur.

Les choix de design pour une habitation bioclimatique

Le design de la maison s’est construit autour d’une suite de compromis. Idéalement, un bâtiment passif doit être le plus fenestré possible sur la façade sud. Mais sur le terrain du couple, c’est à l’est que la vue est imprenable!

La fenestration sud-est

De nombreuses fenêtres sont présentes sur le côté sud de l’habitation. À l’est, Martine et Stéphane ont tout de même posé de grandes ouvertures. Et pour profiter au maximum de la vue sur la campagne environnante, ils ont construit une grande véranda. De cette façon, les premiers rayons du soleil y pénètrent dès le matin. Il y fait assez chaud pour y prendre les déjeuners la majeure partie de l’année.

Le solarium indépendant

Du côté sud, on retrouve un solarium attenant à la maison écologique qui permet de faire pousser des plantes et sert de zone tampon. Un espace tampon dans une habitation participe à maintenir le confort thermique des pièces chauffées. Le solarium ne nécessite aucune dépense d’énergie puisqu’il n’est chauffé que par les rayons de soleil.

Le solarium reste une pièce indépendante même s’il est collé à la maison. En effet, le mur qui le sépare du bâtiment principal est entièrement isolé. De cette façon, l’efficacité énergétique de l’enveloppe du bâtiment est préservée.

Il faut savoir qu’à cause de sa grande surface vitrée, le solarium devient plus froid pendant l’hiver, alors qu’en été, il peut surchauffer. C’est pourquoi mieux vaut ne pas l’intégrer dans l’enveloppe principale, mais le concevoir davantage comme une annexe.

Les pare-soleil pour éviter les surchauffes

Une maison haute performance peut, elle aussi, être sujette à la surchauffe estivale tant ses capacités à capter l’énergie solaire sont importantes. Pour éviter cette situation, Martine et Stéphane ont installé des pare-soleil sur les fenêtres situées sur les façades sud, est et ouest.

Le pare-soleil pour fenêtre est également appelé « casquette solaire ». À la manière d’une visière de casquette, il s’installe juste au-dessus des fenêtres et des baies vitrées. Cette protection empêche le rayonnement lumineux de rentrer dans la maison.

En effet, l’été, le soleil est haut dans le ciel et les rayons atteignent les vitres de manière presque verticale à midi. En hiver, la course du soleil est plus basse et les rayons pénètrent dans les maisons de manière plus horizontale. À ce moment-ci de l’année, les pare-soleil ne bloquent plus les rayons lumineux.

Notez que les arbres à feuilles caduques constituent également de très bons pare-soleil naturels. Leur feuillage bloque les rayons du soleil en été. En hiver, lorsque les feuilles ont toutes quitté les branches, le soleil rentre facilement dans les maisons.

La participation à la construction de la maison naturelle

Pour pouvoir concrétiser leur projet, Stéphane a participé à des ateliers sur le chanvre lors d’une formation avec Solution ERA. Cela lui a permis d’être présent et de participer au chantier pendant tout le temps de la construction de la maison.

Si vous aussi vous souhaitez vous impliquer dans la réalisation de votre maison, le Certificat de Design de Bâtiment Écologique vous donne tous les outils pour participer activement. Selon vos envies et votre disponibilité, il est possible de participer :

  • Au design
  • À la planification 
  • À la logistique
  • À la préparation de chantiers participatifs et bien plus encore!

De son côté, Martine s’est occupée des recherches sur les choix de matériaux ainsi que de l’achat du matériel. Le couple s’est beaucoup investi dans ce projet qui leur tenait à cœur depuis de longues années. Mais ce qu’ils retiennent surtout de cette aventure, c’est le resserrement des liens sociaux avec ceux qu’ils aiment.

La construction de la maison est survenue au moment où Martine a eu des problèmes de santé et à la suite du feu qui a détruit leur maison. Le soutien de leur fils, de leur famille et de leurs amis les a rapprochés les uns des autres. La reconstruction de leur foyer a été une véritable expérience de vie, enrichissante et inoubliable.

Le système de roseaux épurateurs pour la gestion des eaux usées

Sur le terrain, un système de phytoépuration fonctionnant avec des roseaux gère les eaux usées. Ces plantes sont capables de filtrer les eaux grises, mais aussi les eaux noires de la maison.

L’eau grise provient de l’évacuation d’une douche ou d’un évier. Elle est réutilisable pour certaines activités qui ne nécessitent pas d’eau potable. Par exemple, il est possible de l’utiliser pour l’évacuation des toilettes ou le nettoyage de sa terrasse.

L’eau noire provient principalement de l’évacuation des toilettes. Elle contient des matières fécales et de l’urine. Avant d’être utilisée ou rejetée dans l’environnement, elle doit recevoir un traitement particulier pour la débarrasser principalement du nitrate, du phosphore et des coliformes.

En effet, l’excès de nitrate et de phosphore dans les milieux naturels entraîne des changements au niveau des écosystèmes aquatiques. Quant aux coliformes, certaines bactéries appartenant à cette famille créent des problèmes de santé chez l’humain.

Les roseaux épurateurs sont particulièrement efficaces pour le traitement des eaux usées. Ce système est écologique et sans odeurs en plus d’être esthétique! D’autres plantes peuvent servir de filtre naturel comme le bambou ou la massette. L’important étant de veiller à utiliser des espèces végétales non envahissantes.

L’étang naturel aménagé en espace de baignade

L’étang sur le terrain de Stéphane et Martine est un autre espace magnifiquement aménagé. Cet écosystème fonctionne en autonomie et héberge de nombreux animaux. Ce qui permet de profiter de véritables concerts de rainettes les soirs d’été!

Une source naturelle approvisionne le plan d’eau. Aucun produit n’est ajouté pour le traitement de l’eau, ce sont les plantes aquatiques qui servent de filtre.

Le couple a aménagé l’étang de manière minimaliste pour ne pas empêcher la faune et la flore de s’y épanouir. Ils ont simplement creusé un peu en profondeur pour permettre de s’y baigner.

Comme de nombreux constructeurs de maisons naturelles, l’aventure ne s’arrête pas là pour le couple. Ils ont déjà d’autres projets en perspective. Entre autres, ils ont prévu d’investir dans l’énergie solaire. Ils ont fait installer les raccordements électriques pour recevoir les panneaux le jour échéant.

Ils n’hésitent pas non plus à partager leurs connaissances avec les personnes qui souhaitent construire une maison passive ou faire des rénovations écologiques. Et s’ils n’avaient qu’un seul conseil à donner, ce serait de ne pas hésiter à aller au bout de vos rêves!