Si l’ensemble des habitants de la Terre vivaient comme les Canadiens, il faudrait 4,7 planètes. Et l’habitation, à elle seule, représente environ 68 % de notre empreinte écologique. C’est à la lumière de ces constats que le photographe d’oiseaux Serge Beaudette a décidé de vivre dans une minimaison tipi. Pour cet amoureux de la nature, c’est un mode de vie avec lequel il se sent parfaitement en harmonie. Francis est allé à sa rencontre afin de visiter sa tipi house qui fonctionne en autonomie complète!
Une minimaison tipi avec une structure en bois
C’est en 2016 que Serge a emménagé dans sa tipi house en bois pour vivre davantage au contact de la nature. Sa minimaison tipi est à mi-chemin entre la micromaison et le tipi autochtone.
Cette habitation modulaire fabriquée de manière écoresponsable est 100 % en bois. Elle est composée de :
- 8 panneaux de plancher pour former la base arrondie
- 8 panneaux de mur
- 1 mezzanine en bois
- 9 appuis qui s’installent sous le plancher de l’habitation
Il n’y a pas de fondation, une fois la structure démontée et les 9 appuis retirés, il n’y a quasiment pas de traces au sol. C’est un système qui a une empreinte environnementale très faible.
Le montage de la structure se fait en autoconstruction en une seule journée. Évidemment, cela se réalise avec l’aide précieuse de quelques proches!
Lors du montage, presque aucune vis métallique n’est nécessaire. Les panneaux se renforcent mutuellement en s’appuyant les uns contre les autres. Ce système fonctionne selon le même principe que celui d’une voûte. La disposition des éléments emboîtés les uns dans les autres permet de les maintenir ensemble.
La minimaison tipi de Serge est isolée pour les 4 saisons. D’ailleurs, l’accumulation de neige en hiver n’est pas un problème. C’est même tout le contraire! Comme la neige ne tient pas sur le sommet de la structure, elle se dépose au pied de l’habitation et en augmente la capacité d’isolation.
Compte tenu de la petite taille de l’habitation et de la qualité de l’isolation, la quantité de chauffage à fournir l’hiver est très réduite. C’est l’une des raisons pour lesquelles Serge a réussi à s’installer en pleine nature sans accès au réseau électrique.
L’autonomie en énergie dans une tipi house
Cet habitat écologique n’est pas relié au réseau de distribution d’électricité d’Hydro-Québec. La vie off grid (hors réseau) est rendue possible grâce à 2 éléments importants :
- Un mode de vie minimaliste
- Une installation solaire pour autoproduire son électricité
Serge fait de l’autoproduction énergétique avec 1 seul panneau solaire et 2 batteries pour stocker son électricité. Cette installation photovoltaïque lui permet une autonomie de 4 jours quand le soleil vient à manquer.
Dans ce cas-là, la quantité d’électricité disponible correspond à une consommation équivalente à l’énergie nécessaire pour alimenter 1 ampoule de 20 W (watts) pendant 24 h. Cela représente 480 W pour une journée. Ce n’est pas beaucoup, mais la vie en minimaison va de pair avec la simplicité volontaire! Et c’est exactement la quantité d’énergie dont Serge a besoin pour ses équipements.
La source de consommation électrique la plus importante chez lui, c’est l’ordinateur avec lequel il travaille. Il n’a pas de routeur à brancher (une box pour nos amis français). Pour accéder à internet et envoyer des messages, il utilise les données cellulaires de son téléphone.
Il doit aussi alimenter son équipement indispensable : 9 ampoules et 2 ventilateurs pour faire circuler la chaleur dans l’habitation l’hiver.
Les éléments chauffants pour la cuisine et l’eau chaude fonctionnent au propane. Et pour le chauffage, il allume son poêle à bois.
Si vous aussi vous avez à cœur de réduire votre empreinte écologique pour l’avenir de la planète, sachez que c’est un projet accessible à tous. En construction neuve ou en rénovation, notre Certificat en Design de Bâtiment Écologique vous donne toutes les solutions avec le soutien de plus de 20 experts!
Vous l’aurez compris, ce sont en grande partie les choix minimalistes de Serge qui lui donnent accès à une vie en autonomie. Et pour l’eau, ce sont les mêmes principes de consommation raisonnée que Serge met en place.
La récupération d’eau de pluie comme ressource principale en eau
Seulement 10 % de l’eau qu’on utilise à la maison sont destinées à la consommation (boire et cuisiner). Pour les 90 % d’eau restante, Serge utilise de l’eau de pluie qui ruisselle sur les parois du tipi.
Situées en bas des parois extérieures, des gouttières récupèrent l’eau. Ces gouttières font le tour complet de la structure et transportent l’eau jusqu’à un réservoir de 1 000 L.
Ce réservoir est enterré en dessous de la ligne de gel pour avoir accès à l’eau même en hiver. Pour l’année entière, 2 000 L suffisent pour l’hygiène, le nettoyage et l’arrosage du jardin.
À l’intérieur de la minimaison tipi, Serge a installé une pompe manuelle qui achemine l’eau directement du réservoir à la cuisine.
En ce qui concerne l’eau potable, elle est récupérée dans une source d’eau potable proche. Elle est ensuite entreposée dans une tourie en verre munie d’une pompe. Pour une semaine, 25 L d’eau potable suffisent pour boire et préparer les repas.
Un élément important de la réduction de la consommation d’eau dans cette écohabitation, ce sont les toilettes au compost. Elles n’utilisent pas d’eau, mais à la place de la sciure de bois. Ce qui est récupéré sert à nourrir le jardin sous forme de terreau.
Comme le disait le chimiste Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme ». Les toilettes au compost sont un bel exemple de valorisation des déchets pour nourrir la terre.
L’intérieur modulable de la minimaison tipi
Quand on habite dans une tiny house tipi comme celle de Serge, l’optimisation de l’espace est très importante. C’est pourquoi chacun développe ses stratégies et aménage l’intérieur en fonction de ses besoins.
Une grande partie du mobilier dans ces micromaisons est faite sur mesure afin de s’encastrer parfaitement dans la structure. Et il n’est pas rare que les meubles aient un double usage afin d’optimiser encore plus l’espace de vie!
Dans la tipi house, la première marche de l’escalier pour monter à la mezzanine sert aussi de rangement. La salle à manger se transforme en espace bureau pendant la journée. Quant au lit, il se convertit en sofa et des tiroirs de rangement sont intégrés dans le sommier.
On retrouve tout le confort d’une maison conventionnelle à l’intérieur des minimaisons tipi avec seulement quelques pieds carrés en moins! À cela, il faut ajouter la sérénité procurée par cette habitation écologique tout en bois. Sans oublier la vue imprenable sur le ciel étoilé par les nombreuses fenêtres qui montent jusqu’à la mezzanine.
Demandez à Serge s’il souhaite aller vivre dans une maison plus spacieuse! Il y a des chances qu’il ne soit pas intéressé. L’espace, il en possède énormément, dans la nature qui l’entoure et qu’il explore chaque jour pour photographier les oiseaux!
J’ai beau chercher, je ne trouve pas quel genre de compagnie fabrique ce genre de maison modulable écolo. Des pistes?
Le tipi de cette visite est une autoconstruction du propriétaire, mais il y a cette entreprise qui en fabrique (quoique nous n’ayons pas personnellement d’expérience avec eux et ne saurions recommander officiellement leur travail) : https://tipidesvents.com/