La rénovation verte est-elle envisageable en milieu urbain? Les contraintes d’espace et les réglementations municipales sont parfois perçues comme des freins. Jean-Raymond nous démontre qu’il est pourtant possible de faire du design solaire passif et de réaliser son propre havre de paix. Voici la visite guidée de sa maison écologique au concept novateur!
L’histoire d’un passionné de maisons écologiques et de couchers de soleil
Jean-Raymond Goyer a relevé le défi de la rénovation verte en milieu urbain. Cet artiste-sculpteur spécialiste du bronze coule aujourd’hui des jours heureux dans le quartier de Lachine à Montréal. C’est là qu’il a entièrement rénové en tant qu’autoconstructeur sa maison saine et écologique.
Ce passionné de bateau a choisi les bords du canal Lachine pour pouvoir profiter chaque soir des couchers de soleil. Avant d’acheter cette maison, il habitait dans le quartier de Rosemont et venait souvent à vélo dans le quartier. La marina, toute proche, faisait de ce lieu l’endroit idéal pour amarrer son bateau!
Une amie lui avait parlé d’une maison abandonnée. Il avait peu d’argent à investir, mais regorgeait d’idées. Cela semblait être la solution parfaite!
La propriétaire lui a fait une visite guidée de sa maison, abandonnée depuis 8 ans. La toiture était trouée à de nombreux endroits. Les planchers étaient gonflés par l’eau qui s’infiltrait par le toit. Autant dire que Jean-Raymond a rapidement pris conscience de l’ampleur des travaux.
Mais quand il a regardé par la petite fenêtre qui donnait vers le sud-ouest, il a vu à sa gauche le fleuve Saint-Laurent, et sur la droite, le canal Lachine. Devant lui s’étendait le lac Saint-Louis. Il a su à cet instant que c’était dans cette maison, sur cette péninsule, qu’il souhaitait vivre.
Le design solaire passif : un indispensable pour la rénovation verte
Jean-Raymond avait déjà construit une maison écologique solaire passive en 1985. Il avait aussi beaucoup lu sur ce sujet qui le passionne. Il considère que construire une maison saine et durable ou faire des rénovations écologiques représente un legs pour les générations futures.
Selon le design solaire passif, la course du soleil doit être prise en compte dans les plans de construction. En effet, les rayons solaires ont une influence sur tous les types de matériaux et sur l’efficacité énergétique des bâtiments. Lorsqu’ils sont pris en compte dans les plans de construction, le soleil apporte de la chaleur et de la lumière en grande quantité.
Le design de la maison de Jean-Raymond a été pensé pour laisser entrer le maximum de lumière. Pour lui, habiter dans une maison solaire passive nous conduit vers un mode de vie différent. Il remarque également que la luminosité a une grande influence sur le bien-être des êtres humains.
Si les concepts de design solaire passif vous intéressent, notre Certificat en Design de Bâtiment Écologique vous fera découvrir les techniques de construction qui les utilisent.
Les étapes de rénovation d’une maison urbaine
Jean-Raymond a d’abord mûrement réfléchi à son projet avant d’entamer les rénovations. Il a pris 3 éléments en considération :
- L’orientation du soleil
- Les plans d’eau qui entourent la maison
- L’historique du canal et de ses bateaux
Il a dû ensuite démolir une partie de la maison qui datait déjà de 115 ou 120 ans. À sa grande surprise, la maison était bâtie avec des matériaux recyclés provenant du port de Montréal. Et il a pu récupérer ceux qui étaient encore en bon état. Quoi de plus écologique que de recycler des matériaux recyclés!
Les rénovations vertes des 4 étages de l’habitation
Chacun des 4 étages de l’habitation a été rénové. Cela représente 3000 p2 (280 m2) d’espace de vie :
- Le rez-de-chaussée où se situent les chambres et la salle de bain
- Le 1er étage avec la cuisine, la salle à manger et le salon
- Le 2e étage avec le bureau et le balcon
- Le sous-sol avec l’atelier, le petit labo et la salle des machines
La pièce de vie principale se situe donc au 1er étage. C’est un grand espace ouvert de 44’ x 22’ (8,36 m2) sans murs de séparation afin de laisser entrer le plus de lumière possible.
La cuisine et le salon forment une sorte de loft dans lequel les meubles s’agencent selon les envies. La table à manger est composée de 4 morceaux indépendants, ce qui permet à l’espace repas d’être totalement modulable. Le foyer à bois, quant à lui, est situé au centre de la pièce afin de diffuser sa chaleur uniformément dans tout l’espace.
Toute la maison est rénovée sans urée-formaldéhyde. Ce composé volatil toxique se retrouve dans de nombreux matériaux (planchers en bois flottant, porte d’armoire, bois composite, plastique, peinture, etc.). Il sert de liant et de colle et certains de ces composés s’évaporent dans l’air que l’on respire. Ces émanations durent pendant plusieurs mois, voire plusieurs années après que les matériaux ont été introduits dans les habitations.
La création d’un nouveau balcon
À l’extérieur, un grand balcon fait face aux plans d’eau. Jean-Raymond l’a fabriqué entièrement en cèdre et en fibre de verre. Le toit aussi est fabriqué en fibre de verre moulé à même la surface.
Ce matériau est idéal pour l’extérieur ainsi que les projets de toit vert. Dans ce cas, il suffit d’ajouter une membrane, du type élastomère, directement dans le revêtement en fibre de verre.
Le défi de la rénovation verte en milieu urbain
L’un des défis rencontrés par Jean-Raymond pendant ses rénovations vertes fut d’arriver à s’entendre avec la ville. Les règlements urbains gardent un droit de regard sur le style des habitations. Cela permet de conserver une certaine homogénéité architecturale.
Par exemple, toutes les couleurs de revêtements des murs de façade ne sont pas toujours admises. Pour les travaux extérieurs, il vaut mieux se renseigner auprès de sa municipalité avant d’acheter les matériaux.
À mesure que le projet d’habitat écologique avançait, la ville devenait de plus en plus réticente à accepter les plans de Jean-Raymond. Au cours du processus, il a dû faire des concessions par rapport à ses plans initiaux. Il a un peu adapté le design de la devanture de la maison pour qu’elle s’associe mieux avec les maisons voisines.
Une fois le projet terminé, Jean-Raymond a tout de même reçu les félicitations du maire en personne. Aujourd’hui, il vit dans la maison de ses rêves et l’aventure se prolonge à travers les nombreuses rénovations qu’il continue de faire avec passion.
Cette visite guidée vous a-t-elle inspirée? Pour aller plus loin, découvrez comment vos proches et vous-même pouvez vivre autrement grâce à une habitation écologique.
Consultez la fiche technique (dimensions, isolation, etc.) ici : Fiche technique
Bonjour,
Je vois tous vos beaux projets. Moi j’ai 62 ans, semi-retraitée et veuve depuis 7 ans. Je cherche une nouvelle façon de me loger, Je passe bcp de temps à Sutton et j’aimerais bien y vivre (ou bien Bromont). J’ai une maison à St-Basile-le-Grand que je compte mettre en vente d’ici env. 6 mois. Envisagez-vous des projets pour personnes comme moi??
Merci de me revenir là-dessus ou de me conseiller de la nouveauté moins isolée.
Bonjour Édith! Sutton, quel bel endroit 🙂 Vous pouvez jeter un oeil aux Oasis, des bâtiments qui combinent le meilleur des maisons écologiques, du coliving pour offrir un style de vie grandiose et régénérateur! Plusieurs personnes dans votre situation ont déjà fait un séjour d’un mois à l’Oasis Sutton, justement, et tellement de gens sont prêts à passer à l’action pour un projet semblable! Je vous laisse le lien ici : https://era.solutionera.com/presentation-des-oasis/