Diana et Joël avaient un rêve et ils ont décidé de passer à l’action! Leur maison avec serre est entièrement autoconstruite. Et pour réaliser la construction d’une maison autonome sans faire trop de compromis, ils ont décidé de s’associer à une autre famille. Le couple vit dans une maison jumelée, ce qui leur a permis d’investir dans des matériaux sains et une serre d’abondance. Francis nous emmène découvrir ce lieu écologique!

L’histoire du projet de la maison avec serre

Diana Guera et Joël Plante ont choisi de dessiner et de construire leur maison avec serre. Ils sont tous 2 autoentrepreneurs, et depuis le début de l’aventure, ils sont devenus également autoconstructeurs.

Dans un 1er temps, ils ont appris le design en bâtiment. Par la suite, ils ont planifié la construction de leur maison autonome pour réaliser les travaux eux-mêmes.

Diana et Joël nous prouvent que les rêves sont parfois plus à portée de main que nous ne l’imaginons. Et leur maison est un projet d’ampleur particulièrement inspirant!

Ces anciens Montréalais avaient envie d’offrir à leurs 2 enfants une vie plus proche de la nature. À l’origine, le couple voyait le projet en grand avec un gros terrain à la campagne.
Quand l’opportunité d’acheter s’est présentée, il s’agissait d’un lot de 3 terrains avec peu d’espace dans le centre d’un village. Ils ont finalement décidé de s’installer avec des amis.

Le couple s’est créé une petite communauté avec d’autres familles vivant les unes à côté des autres. Ils partagent de l’espace sur leurs terrains respectifs afin de mettre en commun une partie de leurs ressources.

Les enfants de chaque famille en bénéficient. Ils profitent eux aussi de la richesse de ces échanges et de l’entraide qui s’est instaurée dans cette petite communauté.

Construction d’une maison autonome au sein d’un projet collaboratif

Diana, Joël et leurs plus proches voisins partagent une maison jumelée. Depuis le début du projet, ils travaillent ensemble. Les recherches et le design extérieur de la maison avec serre ont été réalisés en équipe.

Après de nombreuses recherches, ils décident d’utiliser exclusivement des matériaux sains et naturels pour le bien-être de leur famille. Ils choisissent d’utiliser principalement le chanvre pour ses nombreux avantages, et aussi, parce qu’il fait partie des matériaux sains pour construire une maison.

Les 2 familles passent environ un an à se former et s’informer sur les techniques et les matériaux de construction. De nombreuses questions doivent trouver leurs réponses avant d’arriver à une décision définitive. Sur le seul thème des matériaux, ils ont de nombreuses interrogations :

  • Quel est l’impact des matériaux sur la qualité de l’air intérieur des habitations?
  • Quels sont les coûts des matériaux?
  • La mise en œuvre des matériaux peut-elle être réalisée en autoconstruction?
  • Les matériaux nécessitent-ils beaucoup d’entretien pendant leur durée de vie?

Et vous? Êtes-vous actuellement à la recherche d’informations sur la construction d’une maison autonome?

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Joël a obtenu son certificat avant d’entamer les travaux de construction. La formation lui a permis de trouver les réponses à ses questions. Mais surtout, elle l’a amené à se poser beaucoup plus de questions et à mieux considérer l’envergure du projet.

De plus, la formation lui a donné accès au réseau de Solution ERA qui comprend plus de 4 000 personnes toutes passionnées! C’est grâce à ce réseau que la petite communauté s’est rencontrée et a bâti son projet ensemble.

La réalisation de la maison avec serre en autoconstruction

La construction d’une maison autonome est une solution pour bâtir un futur plus résilient

Après de nombreux compromis, le projet a pris forme d’abord sur papier. Le design, les matériaux et la mise en œuvre une fois planifiés, il était temps pour ces 2 familles de construire.
L’autoconstruction de la maison jumelée est finalisée à 80 % après 1 an et demi de travaux.

La maison est entièrement réalisée en ossature bois et l’isolation est principalement faite en chanvre. La maison ne possède pas de pare-vapeur, c’est le chanvre et la chaux qui remplissent ce rôle en plus de faire office d’isolant.

La toiture est constituée de 6 po (15 cm) de chanvres et d’une isolation supplémentaire en ouate de cellulose. Le chanvre combiné avec la cellulose offre un niveau d’isolation équivalent à R 60. Pour rappel, la valeur R correspond à la résistance des matériaux au transfert de la chaleur. Plus la valeur R est élevée et moins la chaleur circule à travers les matériaux.

Pour vous donner un exemple concret, voici les valeurs R que les nouvelles constructions doivent respecter selon le Code du bâtiment du Québec :

  • R 10 pour les fondations
  • R 25 pour les murs
  • R 45 pour le toit

En fin de compte, la maison de Diana et Joël se rapproche davantage des normes en isolation d’une maison haute performance.

Dans la maison jumelée, le mur nord se situe dans la pièce de vie principale chez Diane et Joël. Heureusement, grâce à des techniques de construction bioclimatique, leur habitation reste écoénergétique.

De petites fenêtres sont présentes dans le mur nord pour avoir de la lumière sans perdre trop de chaleur. Le mur est constitué de 2,5’’ (6,35 cm) de terre et de sable. À l’intérieur, des tuyaux dans lesquels circule de l’eau passent pour créer un mur radiant.

La dernière couche du mur est faite à partir d’un enduit de terre, de chaux, d’argile et de paille. Ces matériaux permettent à la fois d’apporter de la masse thermique à l’enveloppe du bâtiment et de créer un intérieur chaleureux.

La serre adjacente à la maison

La serre fait 14 pi de haut (4,27 m) pour pouvoir y intégrer de petits arbres. Le couple est bien conscient du défi qu’elle représente. Ils doivent apprendre à s’occuper d’un volume de culture qui pousse en hauteur et non pas seulement au sol.

L’angle des fenêtres est proche de 50 degrés afin d’être debout même à proximité des fenêtres. À l’intérieur de la serre, on peut déjà trouver de nombreux pieds de tomates, de la vigne, des concombres, des aromates et des fleurs. Une partie des légumes consommés par la famille provient de la serre. Elle leur offre des aliments d’une grande fraîcheur et riches en vitamines. Et elle leur permet aussi d’atteindre une certaine autonomie alimentaire!

Un système de récupération d’eau de pluie récupère toute l’eau qui tombe sur le toit. L’eau est ensuite acheminée par les gouttières jusqu’à une réserve enterrée de 3 000 L. Cette réserve alimente principalement la serre. Une partie de la tuyauterie de la maison est déjà installée pour se connecter sur la réserve. Dans un futur proche, les toilettes et la machine à laver utiliseront de l’eau de pluie.

Et pour la petite touche design, un mur mitoyen avec la serre est incrusté de bouteilles de verre colorées. Un clin d’œil aux habitations Earthships qui ont beaucoup inspiré les constructions de maisons autonomes.

Après 1 an et demi à autoconstruire, l’habitation n’est pas tout à fait finie. Le couple s’était donné 2 ans pour finaliser les travaux et ils sont en bonne voie d’atteindre leur objectif. En parallèle, ils ont également réussi à trouver le temps d’aménager un grand potager.

Au moment de la visite, une partie du sous-sol sert encore d’atelier. Les outils y occupent tout l’espace le temps de finir la maison et la serre. Mais le plus gros du projet est accompli et la famille est déjà bien installée dans ce lieu vraiment accueillant! Lorsque l’hiver sera là, il y a fort à parier que les outils laissent place à de confortables fauteuils entourant le poêle à bois.